Par Marc Rees, rédaction de PC INpact « Universal pastiche la licence globale avec cynisme », voilà en un trait résumée la position de la Spedidam suite à la récente actualité d’Universal Music. En association avec Spiralfrog, la société va diffuser gratuitement en décembre 2006 au Canada et aux États-Unis, au moins 50 % de son catalogue. Le téléchargement se fera plus précisément en échange de 90 secondes de pubs, avant chaque importation.
« Cette solution est supposée porter concurrence à iTunes, qui couvre 80% des parts de marché, ainsi qu’au partage gratuit des oeuvres pratiqué spontanément par les internautes sur les réseaux peer-to-peer » note la Spedidam avant de s’étonner que « l’un des principaux détracteurs de la licence globale – laquelle propose d’autoriser le partage d’oeuvres entre internautes contre le paiement forfaitaire de 6,5 € par mois pour rémunérer chacun des ayants droit – se soit résigné à diffuser gratuitement les oeuvres des artistes qu’il produit ».
L’organisme chargé de la redistribution des droits et qui fut l’un des fervents partisans de la
licence globale l’a mauvaise : alors que l’une des critiques à l’encontre de la licence globale portait sur le principe d’un paiement forfaitaire, l’assimilant la mesure «
à un abonnement de quelques euros par mois chez le boulanger permettant de se servir abondamment en baguettes et croissants », la Spedidam se demande : «
que penser de la licence Universal qui revient à offrir gratuitement sa réserve de baguettes et de croissants dès lors que seront avalées quelques couleuvres publicitaires ? Entre une publicité pour un soda et une autre pour des couches-culottes, la musique sera-t-elle valorisée ? »
Et la société d’interprètes de se demander comment se déroulera concrètement le partage des revenus issus des publicités : «
les artistes – tous les artistes et non pas seulement quelques vedettes – seront-ils justement rétribués pour cette mise à disposition ? ». Et de pointer le doigt sur le traitement des données personnelles dans cet univers publicitaire alors que les morceaux seront DRMisés à souhait ?
« Ainsi, la gratuité proposée par la licence Universal apparaît n’être, en fait, qu’un leurre destiné à garder le contrôle sur la rémunération des artistes et à conquérir des parts de marché. Elle n’apporte aucune solution viable au partage gratuit des oeuvres sur internet et risque même de l’empirer en montrant le mauvais exemple et en entretenant la confusion du public sur les conditions d’accès aux oeuvres » conclut la Spedidam (Société de Perception et de Distribution des Droits des Artistes-Interprètes de la Musique et de la Danse), qui s'était déjà opposée dans le passé à Universal.